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Quelles sont les implications d'une cession de fonds de commerce ?

Le 28 février 2025
Quelles sont les implications d'une cession de fonds de commerce ?
Découvrez les implications sociales d'une cession de fonds de commerce : transfert des contrats, obligations du cédant et droits des salariés

Lorsqu'un entrepreneur décide de céder son fonds de commerce, cette opération entraîne de nombreuses conséquences tant sur le plan social que juridique. Située à Provins, près de Nogent-sur-Seine et de Nangis en Seine-et-Marne, l'Office Notarial du Provinois accompagne depuis de nombreuses années les professionnels dans leurs démarches de cession, en assurant la sécurité juridique des actes et un suivi personnalisé. Découvrons ensemble les principaux enjeux d'une telle opération.

  • Anticipez les conséquences fiscales de la cession et étudiez les possibilités d'exonération des plus-values si vous faites valoir vos droits à la retraite.
  • Soyez vigilant sur la rédaction de la clause de non-concurrence en limitant sa durée à 2 ans maximum et sa portée géographique pour en assurer la validité.
  • Protégez-vous des dettes imprévues ou des dépréciations d'actifs en souscrivant une garantie d'actif et de passif auprès d'un assureur.

Un transfert automatique des contrats de travail

L'une des principales conséquences sociales d'une cession de fonds de commerce concerne les employés. En effet, lors de la cession, les contrats de travail sont automatiquement transférés au nouvel acquéreur, qui devient le nouvel employeur (le cédant doit d'ailleurs remettre à l'acquéreur un document présentant les contrats transférés avec l'identité des salariés, leur fonction, ancienneté et rémunération). Ce dernier est tenu de maintenir les conditions de travail et les avantages acquis par les salariés.

Cependant, les salariés ont la possibilité de refuser ce transfert, dans un délai de 2 mois. Dans ce cas, leur contrat de travail est considéré comme rompu du fait de l'employeur, ce qui ouvre droit à des indemnités de licenciement.

L'obligation d'informer et de consulter les représentants du personnel

Avant toute cession, le cédant doit informer les représentants du personnel, comme le comité social et économique (CSE), des modalités de l'opération, au plus tard 1 mois avant la date prévue. Cette consultation est obligatoire et permet aux salariés d'exprimer leur avis sur le projet de cession, même si cet avis n'est que consultatif.

Par ailleurs, une communication transparente avec l'ensemble des salariés est essentielle pour assurer une transition sereine. Le cédant doit informer individuellement chaque salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. Des réunions d'information peuvent aussi être organisées pour présenter le repreneur et répondre aux interrogations des employés.

Prenons l'exemple de Martine, gérante d'un salon de coiffure à Provins, qui souhaite céder son fonds pour partir à la retraite. Après avoir trouvé un repreneur, elle informe le CSE de son projet lors d'une réunion 1 mois avant la cession. Elle organise aussi une réunion avec ses 5 salariés pour leur expliquer la situation, puis leur envoie un courrier personnel pour les informer du transfert de leur contrat au nouveau propriétaire, en leur précisant qu'ils disposent d'un délai de 2 mois pour s'y opposer s'ils le souhaitent.

Les engagements du cédant envers l'acquéreur

Sur le plan juridique, le cédant est tenu par plusieurs obligations envers l'acquéreur. Il doit notamment respecter une clause de non-concurrence, qui lui interdit d'exercer une activité similaire dans un périmètre et une durée déterminés (généralement 2 ans maximum, sur une zone géographique restreinte pour être valable). Cette clause vise à protéger l'acquéreur de la concurrence du cédant.

De plus, le cédant reste responsable des dettes antérieures à la cession, sauf clause contraire dans le contrat de vente. Il reste même solidairement responsable avec l'acquéreur des dettes nées dans les 3 mois précédant la cession. Il doit donc garantir à l'acquéreur que le fonds est exempt de toute dette ou litige, et mettre à sa disposition les documents comptables des 3 derniers exercices pour permettre d'apprécier la rentabilité du fonds.

À noter : pour limiter les risques liés à la reprise du fonds, le cédant peut souscrire une garantie d'actif et de passif auprès d'un assureur. Cette garantie permet de couvrir l'acquéreur en cas de dépréciation d'actifs ou de dettes imprévues qui viendraient diminuer la valeur du fonds après la cession.

Le transfert des contrats commerciaux en cours

Lors de la cession, les contrats liés à l'activité du fonds (baux commerciaux, contrats de fourniture, assurances...) sont généralement transférés à l'acquéreur, sauf ceux dont il ne souhaite pas la poursuite. Cependant, certains contrats nécessaires à l'exploitation, comme le bail commercial ou les contrats de travail, seront obligatoirement repris. L'acquéreur devient alors responsable de leur bonne exécution et doit honorer les engagements pris par le cédant.

La reprise des créances et des dettes par l'acquéreur

L'acquéreur d'un fonds de commerce reprend l'ensemble des créances et des dettes attachées à l'activité. Il devient responsable du paiement des fournisseurs et des prestataires, ainsi que du recouvrement des créances clients.

Pour se prémunir contre d'éventuels impayés, l'acquéreur peut demander au cédant de souscrire une assurance garantissant le paiement des créances douteuses.

Le droit d'opposition des créanciers du cédant

Les créanciers du cédant disposent d'un droit d'opposition à la cession du fonds de commerce, dans un délai de 10 jours à compter de la publication de l'opération. Ils peuvent ainsi exiger le paiement immédiat de leurs créances ou demander des garanties supplémentaires.

Pour éviter ces situations, le cédant et l'acquéreur peuvent mettre en place une procédure de purge des dettes, qui consiste à informer les créanciers de la cession et à leur proposer un règlement amiable. Le cédant peut aussi consigner le prix de vente pendant le délai d'opposition pour se libérer définitivement des dettes.

Conseil : les conséquences fiscales d'une cession sont importantes et doivent être anticipées. Le cédant est imposé sur les plus-values qu'il réalise, mais peut bénéficier sous conditions d'un régime d'exonération totale ou partielle s'il fait valoir ses droits à la retraite. L'acquéreur doit s'acquitter de droits d'enregistrement et d'une TVA éventuelle selon le régime fiscal des parties. N'hésitez pas à vous faire conseiller !

En conclusion, une cession de fonds de commerce implique de nombreuses conséquences sociales et juridiques qu'il convient d'anticiper. Le transfert des contrats de travail, les obligations d'information et de consultation, les engagements réciproques des parties et la gestion des créanciers sont autant d'aspects à prendre en compte pour réussir cette opération.

Fort de son expertise en droit des entreprises, l'Office Notarial du Provinois vous accompagne dans toutes les étapes de votre cession de fonds de commerce. Nos notaires vous conseillent sur les choix les plus adaptés à votre situation et sécurisent l'ensemble de vos actes. N'hésitez pas à nous contacter pour bénéficier d'un accompagnement sur-mesure, que vous soyez à Provins, Nogent-sur-Seine, Nangis ou dans les environs.